L’association TogoMilPartages, comme sans doute beaucoup d’autres associations, est le fruit du hasard et des rencontres. Si vous le voulez bien je vais vous raconter l’histoire de sa création. Au cours de ma vie professionnelle j’ai été amené à travailler dans un pays d’Afrique Equatoriale, le Zaïre, devenu depuis la République Démocratique du Congo. J’ai conservé au fil des ans, l’amitié avec un de mes homologues Zaïrois. La guerre civile dans ce pays a fait que pendant une longue période je suis resté sans nouvelles de mon ami.
Avec Internet je me suis donc mis à la recherche d’un correspondant Congolais dans l’espoir d’obtenir des nouvelles. Sur un site spécialisé, j’ai passé une annonce. Je n’ai jamais réussi à trouver un correspondant dans ce pays. Mais par contre un beau jour j’ai reçu un email d’une jeune femme Togolaise, Estelle, travaillant comme secrétaire dans un hôpital Togolais, à Atakpamé, et qui cherchait elle un correspondant de langue française. Nous avons donc communiqué par mails pendant plus de 2ans où nous avons parlé un peu de tout, de culture et de religion, de modes de vie bien sûr, mais aussi de nos familles et de notre entourage. Et puis un jour photo à l’appui elle nous sollicite pour venir en aide à un petit garçon atteint d’une tumeur cancéreuse au visage. Nous décidons alors de lui envoyer un peu d’argent pour faire transférer cet enfant à l’hôpital de Lomé afin de faire un bilan médical. De notre côté nous cherchons des contacts pour savoir ce que l’on peut entreprendre pour faire soigner cet enfant, on est pris au dépourvu !! Malheureusement arrivé à Lomé le petit garçon décède.
Nous continuons à parler via Internet à Estelle puis à Corneille qui travaille lui aussi à l’hôpital d’Atakpamé. Et puis un beau jour Estelle nous dit en substance que nous pourrions faire l’effort de venir au Togo rencontrer nos correspondants. Quelques temps plus tard, les formalités accomplies, nous voici partis, Josette et moi, pour Lomé où nous arrivons vers 1 heure du matin. Malgré l’heure tardive et la distance, 180 km de route difficile, entre Atakpamé et Lomé, Estelle est à l’aéroport pour nous accueillir.
Nous passerons cette première nuit au Togo dans l’appartement de Thomas, le directeur du CHU de Lomé. Le séjour, je vous le raconterai par ailleurs. Nous en sommes à la création de l’association.
Pendant tout le temps où nous sommes restés à Atakpamé, nous allions rendre visite à nos nouveaux amis Estelle et Corneille sur leur lieu de travail à l’hôpital. Et pour nous y rendre il nous arrivait de prendre un raccourci qui nous faisait traverser la cour de récréation de l’école primaire publique de la Poste.
Un jour le directeur de l’école nous arrêta pour parler un peu. Et de fil en aiguille ce monsieur nous expliqua que sur les 870 enfants scolarisés dans son établissement, environ 150 étaient orphelins de père et de mère souvent à cause du paludisme ou du sida. En Afrique, nous dit-il, la solidarité est très forte, aussi ces enfants ont étés accueillis dans des familles proches du papa ou de la maman. Mais la vie est difficile au Togo et bien sûr, quand il y a un problème, et bien ces enfants sont les premiers à ne pas manger. Aussi, nous dit le directeur, je voudrais faire une cantine scolaire pour que ces enfants soient assurés d’avoir un repas tous les jours d’école, ce qui les inciterai fortement, ainsi que leur tuteur, à la fréquentation régulière de l’école. Et bien sûr la question arriva, pouvez vous m’aider à faire manger ces enfants ? Ouf ! Monsieur le directeur, on n’est pas riche, on n’a pas de gros revenus, mais bon on va voir ce que l’on peut faire. A notre retour après avoir exposé le problème à notre famille et aux amis on se dit qu’on peut toujours essayer. L’idée de créer une association vient vite.
Un bureau est vite constitué, les statuts de l’association sont déposés en préfecture, juste avant le 1er mai, qui constitue notre première action. Nous vendons du muguet ce jour là au profit de nos petits Togolais. Et voilà l’aventure est en route, Gilbert le directeur de l’école nous à envoyé un projet. Pour la première année où nous n’avons aucune visibilité sur le plan financier, on s’engage à financer la cantine scolaire pour 50 petits orphelins, que nos amis Togolais choisiront parmi les plus jeunes du groupe.
Nous lançons une petite campagne de parrainage, et la cantine ouvre ses portes au mois d'octobre suivant. Entre temps nous avons pris contact avec une association importante et très connue "Espoir pour un Enfant" pour leur demander aide et conseil. Nous avons pu établir un partenariat, qui nous a été d'un grand secours pour mener à bien nos projets, mais je vous en parlerai plus longuement par ailleurs. Jacques Drap - Président de l'Association
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